Le 18 mars sort en France le Grand Prix du Festival du Cinéma Américain de Deauville, 99 Homes. Non pas dans les salles obscures mais en e-cinema, ou en d’autres termes en VOD (vidéo à la demande). Ramin Bahrani y dresse un constat cynique et réaliste sur la crise financière de 2008 et la crise morale qui en découle. Un drame très actuel porté par Andrew Garfield, Michael Shannon et Laura Dern.
99 Homes fait écho à The Big Short, sous titré en France « Le casse du siècle », dans lequel quatre outsiders de la finance anticipent l’explosion de la bulle financière. Un pari réussi qui leur permet de s’en mettre plein les poches. Et seul Ben Rickert (Brad Pitt) évoque alors : « Des gens vont perdre leur maison. Des gens vont perdre leur travail. Des gens vont perdre leurs économies pour la retraite, leurs pensions. »

Là est le sujet du film de Ramin Bahrani : la crise sociale qui découle de cette crise des subprimes. Le réalisateur filme sans tabou les populations victimes d’expulsion, des Américains à qui les banques avaient délivrés des prêts à taux variable, et leurs « bourreaux » cyniques et immoraux, à travers deux personnages : Dennis (Andrew Garfield) et Rick (Michael Shannon). Le second expulse le premier de sa maison. Aucun recours législatif n’est possible mais une proposition change la donne : Rick propose à Dennis de travailler pour lui et d’expulser à son tour des familles de chez elles. Alors pour sa mère et son fils, il se lance dans la saisie de biens immobiliers.
Honteux de ne pas exercer un travail honnête, Dennis cache la provenance de l’argent qu’il ramène à la maison. Dans une société corrompue, sans emploi ni avenir, il préfère pactiser avec l’ennemi, quitte à devenir un de ses pions. 99 Homes ne rentre jamais dans le quotidien de ses familles expulsées, ni dans celui des riches banquiers de Wall Street. Ramin Bahrani se concentre sur le cynisme de la société et l’audace des profiteurs qui légitiment leurs actes par la loi du plus fort.

99 Homes est intéressant car ses héros sont complexes. Rick est un salaud manipulateur conscient de sa cupidité et Michael Shannon réussit parfaitement à saisir cet homme et lui apporter la juste humanité qui lui sied. Dennis est évidemment plus identifiable, héros miséreux qui cède à la facilité avec honte. Son désir de solidarité envers les autres expulsés est intact mais volontairement enfoui. Ramin Bahrani fait la part belle au réalisme et à l’humanité de ses trois personnages.
Jamais entendu parler mais ça a l’air sympa 🙂
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Les acteurs sont immenses. Je te recommande !
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excellent film qui s’ajoute à une filmographie en tout point remarquable. Il y a du Kazan chez ce Bahrani
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Je ne connais pas sa filmo, tu me conseilles un en particulier ?
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Je les aime tous mais autant commencer par celui ci
Chop Shop
http://imdb.com/rg/an_share/title/title/tt0990404/
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Hello Camille 🙂
Je t’ai nominé au Liebste Awards : https://personacn.wordpress.com/2016/03/23/liebster-awards-merci-helpsec/
See u soon sur #Persona 😀
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